Une photo d'une fleur vue de dessus est souvent la seule image que récoltent les amateurs souhaitant mettre un nom sur une fleur qu'ils ou elles auront vue.
Malheureusement, cette seule information est généralement insuffisante pour déterminer l'espèce à laquelle appartient la plante. Dans certains cas il est même impossible de déterminer le genre et on ne peut parfois que faire une identification au niveau de la famille ou d'un échelon taxonomique intermédiaire comme la tribu ou la sous-famille : c'est notamment le cas chez les Astéracées Cichoriées (tribu des pissenlits, crépides, liondents, picrides, et un très long etc.),
fleurs de Pissenlit, Crépide et Picride, vues de dessus
Si on ne devait prendre qu'une seule photo, il faudrait recommander une vue de profil ou de 3/4 face d'une fleur avec le haut de la plante permettant d'apprécier quelques feuilles.
fleurs de Pissenlit, Crépide et Picride, vues de profil
Malheureusement les caractères diagnostics sont, dans de nombreux cas, disséminés sur la plante et la photographie d'une espèce inconnue fera plus prudemment l'objet d'un shooting photographique plus poussé.
Dans tous les cas on notera le plus précisément possible le lieu de la prise de vue (dans l'idéal un pointage GPS, à défaut à minima la commune et une précision sur le lieu-dit), ainsi que l'habitat naturel soit en termes génériques : sous-bois, prairie, bord de route (en précisant s'il s'agit d'une berme à plat, d'un talus ou d'un fossé), bord de rivière, de mare ou d'étang, ... voire si on le peut, en précisant en termes écologiques : gradient d'humidité ou d'aridité, type de sol ou de substrat, type de micro-climat, indications sur le type de roche mère...
Si on ne prend que deux photos, alors il faut recommander la fleur vue de profil et une feuille basale dans sa totalité.
fleurs de renoncules rampante, acre et tubéreuse
feuilles basales de renoncules rampante, acre et tubéreuse
On fera bien d'en ajouter une troisième pour montrer la plante en entier dans son habitat naturel.
La plupart des espèces communes peuvent être facilement identifiées avec juste une ou deux photos judicieusement choisies. Néanmoins comme le néophyte ignore généralement quel caractère choisir, il est judicieux de diversifier le plus possible les points de vue afin de capter tous les détails dont on ne sait pas encore s'il seront nécessaires à l'identification : des photos sous toutes les coutures, si la motivation et le temps disponible le permettent, sont autant de ressources utiles pour éviter de se retrouver dans une impasse d'identification.
Un tel effort photographique se justifie d'autant plus si on envisage de tenter seul·e la détermination grâce à une flore.
Pour la fleur on envisagera 3 photos : de face, de profil et "de dessous" ou de dos.
Pour la feuille, également 3 ou 4 photos : de dessus, de dessous, si possible le détail de l'insertion au niveau de la tige, voire, distinguer des feuilles basales et des feuilles plus élevées sur la tige.
On n'oubliera pas la tige afin d'apprécier la forme de sa section, la présence d'ornements éventuels (taches, poils, côtes, lignes, ailes, épines, ...).
S'ils sont présents une ou deux photos des fruits (de dessus et de profil), voire une coupe longitudinale pour apprécier la structure interne de l'ovaire, le nombre, la forme et la disposition des graines, etc.
Enfin une photo de la plante entière et une photo de la plante dans son habitat naturel / son paysage permettront de sécuriser l'identification.
